QUE DISENT LES INSTRUCTIONS OFFICIELLES SUR L'ENSEIGNEMENT DU THEATRE ?
Programmes de 6e Textes à écouter, à dire : chaque élève doit être entraîné, au cours de l'année à la récitation de textes ayant fait l'objet d'une étude (textes en prose, extraits de théâtre, poèmes...). Accompagnement 6e . On Ce n'est qu'à partir du cycle 5e-4e que le théâtre fera l'objet d'une étude plus approfondie peut cependant, dès la 6e, aborder de façon rapide le théâtre, par le biais d'un ou de quelques extraits, voire d'une œuvre brève, si cela s'inscrit dans un projet pédagogique spécifique et ne conduit pas à alourdir le programme. Le but est, ici, de situer le genre pour qu'il soit reconnu et que quelques-unes de ses grandes caractéristiques puissent être identifiées. Le théâtre peut aussi donner lieu à des pratiques orales. En liaison avec l'étude des faits de langue, on peut faire un premier repérage, très simple, des caractéristiques du dialogue (qui sera étudié en 5e et 4e). L'objectif étant celui d'une sensibilisation à l'expression théâtrale, on peut aussi aborder le genre par une sortie collective au théâtre, préparée puis suivie d'un compte rendu. Récitation On poursuit la pratique de l'école primaire en faisant apprendre « par cœur » des textes de plus en plus longs, en prose ou en vers (par exemple, un paragraphe, une fable ou une scène de théâtre courte avec des répliques brèves). Il est bon que les exercices soient fréquents, préparés et qu'ils concernent tous les élèves. La récitation permet aux élèves de mobiliser leur attention, d'entraîner leur mémoire mais aussi d'exercer leurs capacités de jugement : les textes dits font l'objet d'une évaluation commune - professeur et élèves -, qui accorde aux marques de l'oralité (intonation, rythme, articulation, volume) autant d'importance qu'à la mémoire dans la reproduction et la mise en relief du sens. Jouer une fable ou une histoire, qu'il s'agisse de textes mémorisés ou seulement lus, aide à comprendre que mime, mimiques et attitudes corporelles, particulièrement signifiants au théâtre, le sont dans toute situation de communication. On peut aussi pratiquer sur ces textes, représentés seuls ou à plusieurs, un travail de mise en voix et de mise en gestes. Les textes relevant des répertoires classique et moderne, l'élève se constitue peu à peu un corpus de textes littéraires. À les restituer fidèlement, il apprend à respecter la parole et la pensée d'autrui. La réalisation d'un recueil personnel des textes appris peut être utile : faisant appel à la calligraphie par l'élève lui-même, elle associe oral et écriture ; elle consolide la lisibilité et peut valoriser également l'expression graphique. On peut avoir recours au jeu théâtral simple et aux jeux de rôles. Le jeu théâtral se fait à partir d'une lecture : texte de théâtre, texte poétique ou passage de récit faisant intervenir des paroles rapportées au style direct. Il fait travailler la mise en voix (timbre, tempo), en espace (situation des personnages les uns par rapport aux autres, cadre, lumière) et en gestes (regards, mobilité corporelle). On ne cherche pas à mimer de façon artificielle, mais seulement à faire percevoir concrètement la situation d'énonciation pour que les élèves comprennent mieux comment elle implique, et éventuellement modifie, la signification des textes. Ces exercices sont fortement recommandés. De même pour les jeux de rôles : les professeurs qui en maîtrisent les techniques minimales peuvent les utiliser selon les besoins de la classe, pour éveiller un oral réticent ou pour discipliner un oral désordonné. Ils permettent d'improviser à partir de situations variées, par exemple la visite chez le médecin, l'arrivée d'un correspondant. Ils constituent en cela une utile initiation à l'oral improvisé. Lecture à haute voix, comptes rendus La lecture à haute voix est pratiquée couramment au long de l'année, sur des textes courts, littéraires ou non. Il est bon qu'elle ait été précédée d'une lecture silencieuse. À l'occasion de lectures de récits, et plus encore pour des fragments de théâtre ou des poèmes, on fait travailler la mise en voix à livre ouvert. On demande à l'élève d'expliquer, en ce cas, pourquoi il propose telle ou telle intonation pour un passage, quel sentiment il a voulu transmettre. On pratique également le compte rendu oral d'une visite, d'une lecture, d'un spectacle. En 6e, il se limite à quelques minutes. Les élèves apprennent à répondre aux questions « Qui parle ? Où ? Quand ? De quoi s'agit-il ? » avant d'exprimer éventuellement un jugement, une émotion, un sentiment. On alterne les comptes rendus préparés et improvisés. Dans ce cadre, on initie les élèves à des descriptions orales simples. Toute description s'inscrit dans une situation de communication véritable, avec de courts échanges de questions et de réponses, les questions venant du professeur ou des élèves. La description doit être précise et ordonnée (par exemple, de gauche à droite, du premier plan au second plan...). Cette initiation à la description et au dialogue sera poursuivie et complétée les années suivantes. Tous les exercices travaillant le débit, le niveau sonore, l'expressivité, la diction (par repérage des groupes de souffle, des pauses légères et plus marquées), sont complétés par des exercices d'articulation. Dans tous les cas, on veille à favoriser l'expression de tous. Programmes de 5e-4e Approche des genres On privilégie : · le perfectionnement de la connaissance des genres narratifs : le roman (abordé en 6e) et le récit bref, dont la nouvelle (à cette occasion, on peut comparer des nouvelles littéraires et des faits-divers pour faire percevoir les similitudes narratives et les différences d'écriture) ; · la poursuite de la découverte des genres documentaires ; · l'initiation au théâtre, en relation avec le travail sur le dialogue. Choix de textes et d'œuvres Comme en 6e, l'objectif est de donner aux élèves des connaissances culturelles en les mettant en contact avec des textes littéraires devenus des références. Ces textes sont tantôt lus dans leur intégralité, tantôt abordés de façon plus rapide, au choix du professeur. Dans ce dernier cas, la lecture porte sur un passage cohérent (un livre, un chapitre, un épisode) clairement situé dans le contexte de l'œuvre. Ces textes sont lus en version moderne, avec si possible un regard sur l'état de langue d'origine. En mettant ces textes en relation les uns avec les autres, ainsi qu'avec les œuvres lues en 6e, on fait percevoir des effets d'écho, de reprise, et éventuellement de parodie. Les textes suivants seront étudiés selon les modalités ainsi définies : un roman de chevalerie (cycle de La Table ronde ou Tristan), au choix du professeur ; une pièce de théâtre brève (farce ou comédie) du Moyen Âge ou du XVIIe siècle, au choix du professeur. Lecture de l'image Dans la perspective de l'argumentation, on approfondit l'étude d'images utilisées comme exemples ou comme preuves. Dans l'étude du dialogue, on utilisera des enregistrements audiovisuels montrant des dialogues de théâtre, de cinéma, de télévision. Textes à écouter, à dire La récitation : elle s'appuie sur des textes faisant l'objet d'une étude ; elle porte en priorité sur des poèmes, et éventuellement sur des extraits de théâtre. Les dialogues : écoute et analyse de dialogues enregistrés, de pièces de théâtre, de sketches, de conversations diverses ; lecture orale de dialogues extraits de romans, pièces de théâtre et poèmes (travail de la diction) ; pratiques orales dans le débat (échange d'idées et d'arguments), dans les jeux de rôle, dans des formes simples de mise en scène. Accompagnement 5e-4e La priorité est encore celle du récit, mais on poursuit la lecture des textes poétiques et du théâtre ; on introduit des œuvres théâtrales complètes ainsi que des ouvrages où s'exprime la distanciation critique. Quels principes de progression sur l'année ? Dans une classe de 4e, et de façon très schématique, l'étude d'une série de nouvelles ou d'un roman permet d'aborder les problèmes liés à la narration puis ceux liés à la description ; l'étude d'une pièce de théâtre est l'occasion d'étudier le dialogue. L'analyse du dialogue peut s'ouvrir par une comparaison entre le dialogue romanesque et le dialogue théâtral pour se centrer ensuite sur une pièce de théâtre où le dialogue aura fréquemment une fonction argumentative. De la sorte, les blocs de compétences
continuent d'exister mais les compétences se construisent les
unes par rapport aux autres et sont constamment en relation les unes
avec les autres. En 5e, il est conseillé d'intégrer, au sein d'une séquence, une recherche documentaire qui conduit les élèves à utiliser des textes, des illustrations, des enregistrements. Ils apprennent à choisir parmi les différents ouvrages documentaires présents au CDI ou dans d'autres bibliothèques, à sélectionner et à fabriquer des enregistrements sonores et visuels, à travailler sur les manuels des autres disciplines. On peut, par exemple, proposer une recherche sur la Commedia dell'Arte dans le cadre d'une séquence sur le théâtre. La diction d'un texte appris par cœur continue à être pratiquée au cycle central. La récitation, portant sur des textes plus longs et plus variés qu'en 6e (prose, poésie, théâtre), et de préférence préalablement étudiés, est poursuivie dans le même esprit. Programmes de 3e On continue à pratiquer : · la récitation (en liaison avec les textes étudiés) ; · la lecture à haute voix (en particulier les mises en voix et mises en espace simples de textes de théâtre). Accompagnement 3e En 3e, les grands genres abordés relèvent du récit, de la poésie et du théâtre ; on introduit des œuvres théâtrales complètes ainsi que des ouvrages où s'exprime la distanciation critique. Conduite en liaison avec l'histoire, l'approche des œuvres permet aux élèves de se situer dans la culture de leur langue. [...] La lecture d'une pièce de théâtre, qui risque notamment de décourager des élèves en difficulté, sera précédée et accompagnée de l'enregistrement vidéo de sa mise en scène. Une pièce de théâtre, étudiée en détail ou lue cursivement, amène à s'interroger sur la spécificité du dialogue théâtral et sur les liens entre la scénographie et la dimension fréquemment argumentative du dialogue. Il revient au professeur d'organiser les contenus et de préciser les activités en fonction de son projet, de celui de l'équipe pédagogique et des caractéristiques propres de sa classe. Des démarches extrêmement variées peuvent alors être retenues, en dehors de tout rituel, de tout modèle et de toute grille préfabriquée. C'est en fait le texte qui détermine la démarche « dans la mesure où il a une spécificité littéraire, historique, culturelle, esthétique », et parce qu'on ne peut étudier de la même façon et en utilisant les mêmes outils une poésie lyrique et une scène de théâtre. En réalité, il s'agit d'amener l'élève à observer et à interpréter, pour transformer les impressions ou hypothèses premières en directions de recherche et en axes d'interprétation. Au cours du cycle précédent, ils s'étaient progressivement entraînés à pratiquer l'oral à travers l'échange à deux (le dialogue, en classe de 4e) et l'expression orale individuelle. En classe de 3e, on continuera à travailler la maîtrise des échanges oraux, en privilégiant la situation d'échange à plusieurs (le débat) et la prise de parole devant un auditoire (compte rendu, exposé, récitation, théâtre). Les indications données pour le cycle central restent valables pour la classe de 3e : « La préparation d'un ensemble de scènes ou la réalisation d'une pièce de théâtre peut constituer un grand projet pour un groupe d'élèves animés par des enseignants formés à cette activité ». Dans les situations de classe ordinaires, on visionnera des extraits de différentes mises en scène d'une pièce et, pour le travail d'expression des élèves, on choisira des extraits de pièces étudiées dans l'année. On y sélectionnera des scènes où des passions se manifestent de façon particulièrement vive, appelant un travail sur les traductions vocales de l'univers passionnel. On pourra également sélectionner des scènes d'argumentation, à caractère privé (relation amoureuse, par exemple) ou à caractère public (politique, par exemple). Dans tous les cas, le travail de théâtralisation, même modeste, doit, autant qu'il est possible dans le contexte scolaire, prendre en compte les différents langages de l'expression théâtrale : espace, lumière, mouvements corporels, voix. |
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