retour Un seul groupe 1ère journée Le 22/1/04 Objectifs de ce stage : Continuer à créer un réseau d'aides, d'échanges ; créer un espace de parole où l'on peut prendre la parole dans un groupe, échanger, partager des paroles, écouter les autres, continuer à se construire une parole professionnelle exigeante. Référence à Ph. Breton, sociologue du langage qui pense que la parole « démocratique » est à prendre et à réapprendre. Voir Article de Télérama n° 2806, 22 octobre 2003 : « La parole est, pour Philippe Breton, théoricien de la communication, davantage qu'un objet d'étude : un combat d'humaniste. Contre la violence des discours creux, des fausses négociations, du pouvoir muet et des refus d'entendre, il faut réapprendre à argumenter et à convaincre. Son Eloge de la parole (éd. La Découverte) cherche le coeur battant de la démocratie, « régime de la parole ». Tour de table/de parole : - TZR, un remplacement au lycée J. Moulin de Roubaix : une 2nde dans un préfabriqué, un débat à partir d'une émission sur le voile ; une atmosphère très « chaude » ; ça monte…ça monte ! Mais on peut construire un rapport au savoir, à la culture ; impression d'être, enfin, prof. - TZR : 4 mois à Valenciennes, au lycée du Haisnaut, 1ère d'adaptation : c'est gratifiant ; sentiment d'être utile - TZR pour l'année au lycée technique du Haisnaut, « génie mécanique », bac à la fin de l'année ; c'est tous les jours un « combat » ; statut du jeune prof à installer, remis en cause par « bienveillance » de certains collègues qui interviennent dans la classe pour rétablir l'ordre et l'autorité. - Collège Nadaud à Wattreloo : question de l'utilité du prof ; un brouhaha constant ; des élèves qui s'en fichent (Une réflexion à mener autour du rapport au langage à créer avec ces élèves ; créer un site Web ; importance des liens de cohérence pour pouvoir survivre : le cahier de textes, l'écriture du journal de bord…) - Collège de Sallaumines : 2 5ème, des IDD, une rentrée un peu dure, des difficultés jusqu'à la Toussaint ; puis, ça va mieux ; les élèves acceptent, apprécient : on aime bien comme vous nous parlez, vous êtes comme nous… Travail au cas par cas ; production d'un recueil de nouvelles policières - Collège Anne Franck, Lambersart : Prof toujours en quête de sa posture de prof ; apparaît comme le « sauveur » mais obligation incessante de se justifier, de justifier ce qu'on fait, auprès de l'administration, des parents d'élèves… - Très difficile jusqu'à la Toussaint, surtout avec l'administration du collège. Ce qui l'a sauvé : une concertation entre collègues – l'IUFM, t'oublie tout ! une séquence autour de C'est quoi l'intelligence et Des fleurs pour Algernon - Collège de Berck : 1 4ème à thème : celui du théâtre ; les élèves n'ont pas choisi, la prof est inexpérimentée, alors elle invente : moment d'enseignement-bricolage. Des élèves qui insultent, jettent des cailloux ; la prof porte plainte - Un « exilé » de Bordeaux à Maubeuge : grosse peur, mais finalement, ça se passe bien ; 350 élèves, 12 surveillants ; 30 personnes pour encadrer ; en 6 mois, j'ai changé… ; 15 nouveaux arrivants dans sa classe - Ex-néotitulaire, 2ème année, petit collège rural de Bapaume ; déficit culturel : plus de cinéma, pas de théâtre ; s'occupe de calligraphie - Le cateau-Cambrésis, Lycée, « J'adore ! » ; petite structure ; c'est la campagne, beaucoup de misère, de chômage ; je recommence tout à zéro ; instaurer des rituels pour les mettre au travail ; une super équipe de français ; des élèves « nature » qui se mettent à chanter, des difficultés avec le chef d'établissement ; une heure sup toutes les 3 semaines en 2nde : travail sur l'oral ; les élèves disent ce qu'ils veulent, ce qu'ils ressentent, puis écrivent… « des phrases géniales » - Collège d'Hénin-Beaumont, dans le bassin minier ; des classes de A à E ; n'a que les E ; une classe de 5ème B où tout marche ; fait beaucoup de travail de groupe ; déclic qu'a représenté l'autobiographie - Collège de Fouquières en REP, dans le bassin minier ; plein de problèmes sociaux ; « Je revis, je redécouvre ce que c'est que d'être prof ! » ; défense du métier… - Une question : à propos de l'album Les Voisins : comment on gère en classe les oppositions de valeurs ?/ Les épreuves communes - Des informations techniques : transparents pour ordinateurs, zip central ; telecharger.com ; framasoft.net Ce tour de paroles, plutôt optimistes, permet aux formateurs d'envisager l'idée de faire écrire chacun sur ses débuts dans le métier ; création d'un site pour publier en ligne ; pour que cette parole « professionnelle » soit reconnue comme telle ; une parole autre, différente de celle qu'on entend d'habitude à propos du métier : en nuances ; remise en cause de notions, des relations avec les différents partenaires ; mais aussi défense de valeurs, d'une mission éducative qui fait qu'on ose se poser (s'opposer), professionnellement, dans un établissement, autrement que par la simple convivialité, la simple « adaptation » à l'environnement. C'est donc une commande d'écriture qui est faite aux stagiaires : 1) « Je
découvre ce que c'est que d'être prof » Pour la prochaine fois, nous envisageons de travailler sur le thème des séquences : comment elles se (on les) fabrique(nt) . 2ème journée, Le Jeudi 5/2/04 Discussions sur les référents,
sur le rôle du prof référent (aucun retour officiel) ; Présentation d'une démarche sur
le texte explicatif, autour d'un texte explicatif parodique, Les Voisins : Une question :le prof n'a-t-il pas peur de tomber sur des stéréotypes de la part des élèves ? Une réponse : c'est peut-être justement le rôle du prof de français que de faire émerger ces clichés, ces stéréotypes pour les prendre comme objets de travail collectif. Un commentaire à propos des activités de ce genre qui visent à découper, tordre et distordre : rappel de M. Bakhtine et de la présence du carnaval essentielle à la littérature (les litanies, rituels, le bas du corps par opposition aux parties et aux sens « nobles » comme la vue et l'ouïe, le renversement cul par-dessus tête, etc...) Difficulté pour les élèves que d'envisager ce voyage en lecture et en écriture qui bouscule et notamment ce renversement des rôles, cette inversion qui remettent en cause les hiérarchies : Un exercice sur le point de vue, à partir de l'album Moi, j'adore, la maîtresse déteste ; les élèves ont à choisir un énoncé et à développer, de leur point de vue d'élève de 3ème (l'album est destiné aux tout petits), celui de l'élève, puis d'adopter celui de la maîtresse pour le défendre. Dans cet album, comme dans beaucoup d'autres, les images disent autre chose que le texte, font apparaître les raisons qui font qu'un élève, par exemple, veut aller à l'infirmerie pour ne pas suivre le cours de maths ou pour ne pas faire la dictée. Une démarche autour de l'autoportrait à partir de 6 portraits Un travail sur l'album de Daeninckx et Pef, Il faut désobéir. Une mise au travail du groupe, au choix : Compte-rendu de ce qui a été trouvé à propos
du texte de Sébastien : travail à proposer aux élèves à partir
de ce texte : Compte-rendu du groupe de travail sur la séquence-lettres : Tris de textes, appariement pour distinguer
différents types de communication écrite Mme de Sévigné, aujourd'hui ? Qu'est-ce qu'elle écrirait ? Transposer une de ses lettres en SMS, pour interroger la distance culturelle, les niveaux de langue ; démarches qui visent à faire entrer d'emblée l'élève dans le texte, par l'écriture ; pour démarrer la séquence, pour « mettre l'élève au travail » tout de suite, sans préalable d'étude, d'observation – opérations qui sont plus efficaces ensuite, quand l'élève a touché du doigt les problèmes (par exemple, en demandant aux élèves d'écrire « la lettre la plus étrange possible » avant de leur donner à lire celle de Mme de Sévigné ; en trouvant des situations « paradoxales » : on ne communique que par écrit durant toute une journée ou à la cantine…) La prochaine session aura lieu le 6/4/04 au lieu du 30/3/04. Chacun est chargé d'apporter « quelque chose ». 3ème journée, Le 6/4/04 Fil rouge de la dernière journée qui doit conduire à l'évaluation officielle de ce stage visant à valider ou invalider sa pertinence.
Lecture du compte-rendu des deux journées précédentes. Tour de table : certains ont « oublié » d'apporter « quelque chose ». 3 points sont proposés et seront abordés : - Ecriture de contes en 6ème : amélioration et évaluation de l'écriture longue. Comment le temps d'écriture avec évaluation, relance du travail, auto-correction, correction collective, fait « éclater » la programmation, la séquence. Ordre et désordre à l'intérieur de la classe et rapports à l'apprentissage : voir ce que dit E. Morin et Giordan -> du désordre pour enrichir l'ordre, selon le modèle du vivant ; du désordre vers l'ordre pour aller vers un autre désordre, et ainsi de suite. Le désordre, par exemple, dans la démarche, permet aux élèves d'écrire plus longtemps, plus longuement ; désordre dans les représentations des élèves par rapport à l'écriture (le bien-écrire notamment, ou par rapport au schéma narratif qui trouve ainsi ses limites) ; écrire entre contrainte et liberté ; désordre dans la hiérarchie de la classe en ce qui concerne l'évaluation ; si le professeur « ne sait plus où il en est », cette période d'incertitude, de doute permet des remises en cause salutaires : des questions que se pose l'enseignant : comment apprend-on/enseigne-t-on à écrire ? Etc. - Une expérience des oraux de bac « blanc » : question sur l'évaluation, sa plus ou moins grande justesse ; l'échelle des notes (on ne dépasse pas 15/20 en français…) ; une collègue un peu « perdue » à 1 mois et demi du bac ; les modules disparaissent ; les cours, à 31 élèves, ne permettent pas un réel travail d'apprentissage ; surtout par rapport à de nouveaux objets, comme le commentaire de littérature comparée. Rappel schématique d'un historique de l'évaluation : du flou aux grilles critériées liées à une conception constructiviste de l'apprentissage, par objectifs, selon trois modes : non acquis, en voie d'acquisition, acquis. Modes et critères remis en cause par les cogniticiens et les psycho-cogniticiens qui mettent en évidence le choc des connaissances avec les représentations-conceptions des individus ; d'où les bouleversements qu'entraîne tout véritable apprentissage. De la docimologie et de l'exactitude impossible de toute notation. Ph. Perrenoud, L'évaluation scolaire :des choix à faire entre des logiques de sélection ou d'apprentissage, en privilégiant la régulation, le dialogue évaluatif, le « blanchiment » de la subjectivité, comme reconnaissance des sujets évaluateurs et évalués. Anne Barrère qui propose que les enseignants qui apprennent ne soient pas ceux qui évaluent aux examens, parce qu'il ne s'agit pas de la même chose, et que la confusion habituelle entre les deux gestes professionnels entraîne une incapacité des enseignants à prendre en compte les difficultés d'élèves et à travailler à partir d'elles, tout préoccupés qu'ils restent à vouloir mener leur classe à « la réussite ». - Une forme de sérénité professionnelle exprimée par l'un d'entre nous : dans ce métier, il n'y a pas de certitude ; et c'est ce qui est bien. C'est sans doute cette forme de disponibilité intellectuelle, un peu inconfortable parfois à cause du doute dont elle s'accompagne et du regard cadreur, encadreur ou recadreur de l'institution, qui laisse la place à la créativité. Simplement pourrait-on combler l'incertitude par la nécessité de faire des choix : Quelle éducation ? Quels citoyens ? Quelle société ? Ou du moins d'apprendre à se poser ces questions essentielles : Qu'est-ce qu'une éducation démocratique ? Quel nouveau projet culturel ? Quels savoirs et comment construire un rapport aux savoirs ? Présentation de démarches : 1- Séquence épistolaire , vers une lecture des Lettres persanes de Montesquieu : apprentissage d'un regard critique sur le monde contemporain, à travers la posture fictive du « naïf », de celui qui vient d'ailleurs ; de la création d'un univers utopique à partir duquel on interroge le monde actuel. 2- Des gammes d'écriture, à partir d'exercices proposés par la revue Pratiques, n°64, Décembre 89, « Paroles de Personnages » ; de l'insertion du dialogue dans un récit à la réflexion sur « comment ça parle dans un texte ? » ; paroles narrativisées, paroles pensées/réellement prononcées, etc. ; comment l'écriture du professeur vient s'immiscer dans celle de l'élève et relancer son envie d'écrire et de tenter d'autres formes d'écriture. Une question posée à propos de la « trace écrite ». Réflexion du groupe. De l'utilité des « traces » d'apprentissage selon les publics scolaires et le besoin de réassurance du professeur ; Comment la faire, qu'en faire ? Liées aussi à des conceptions et des modes d'apprentissage. Utilisation du tableau en référence à un article d'E. Nonnon. Trace informative du contenu et du déroulé de la séance, pour que la classe puisse s'y référer à tout moment pour voir où on en est, ce qu'il reste à faire ; traces écrites dispersées qui doivent inviter les élèves à rétablir la cohérence de l'ensemble ; traces qu'on efface et qu'il s'agit de retrouver, ainsi que le cheminement de la démarche ; etc. Rappel de la démarche des « traces » de lecture ou d'écoute, matérialisation d'activités non résultatives, qui ne se voient pas et liées au travail d'oral : 3- Présentation d'une démarche à partir d'une interview du sociologue de la communication, Ph. Breton : Apprendre/réapprendre à prendre la parole ; prendre la parole dans un groupe pour être écouté, une forme démocratique de la communication ; 4- Présentation d'une fiche synthétique sur l'enseignement du théâtre au collège (J.-F. Inisan, en collaboration avec M. Constant, et F. Roelens) ; un exemple de travail avec une classe de 3ème : mise en scène et en dialogue théâtral d'un extrait de Matin Brun de Franck Pavlov. Tour de livres et d'albums de littérature de jeunesse : pour solliciter l'inventivité pédagogique ; Rimbaud et Maupassant en B.D. ; « ma famille » en chaises, en fauteuils, etc. La séance se clôt sur une discussion et des échanges autour de la feuille d'évaluation officielle : importance du formateur dans la formation ; une présence réelle qui autorise à tenter, tâtonner, inventer ; à s'essayer à l'écriture, à des postures professionnelles ; à réfléchir et à envisager la durée dans l'apprentissage du métier. |
||
![]() |
![]() |